Ouattara: Le temps est venu de ceder le fauteuil

Le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré jeudi qu'il ne se représenterait pas aux élections d'octobre, mettant fin aux spéculations sur son avenir politique avant un vote considéré comme un test crucial de stabilité.
Mais il a déclaré dans un discours devant les législateurs qu'il se retirerait après dix ans de mandat.
"J'ai décidé de ne pas me présenter à l'élection présidentielle du 31 octobre et de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération", a déclaré M. Ouattara, ce qui a suscité les applaudissements, les acclamations et les halètements du public dans la capitale Yamoussoukro.
Cette décision laisse la course présidentielle ouverte et pourrait déclencher une bataille de succession au sein de la propre coalition de M. Ouattara.
M. Ouattara a été élu pour la première fois président de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, lors d'une élection en 2010 qui a déclenché une brève guerre civile. Environ 3 000 personnes sont mortes dans les violences.
Les tensions politiques ont repris ces derniers mois après que le gouvernement a émis un mandat d'arrêt contre Guillaume Soro, candidat à la présidence et ancien chef des rebelles. Ses forces ont porté Ouattara au pouvoir en 2011, mais il s'est depuis lors brouillé avec le président.
Les deux principaux rivaux de Ouattara, Gbagbo et un autre ancien président, Henri Konan Bedie, n'ont pas encore dit s'ils seront candidats en octobre.
Les dirigeants de tout l'éventail politique ont salué l'annonce de M. Ouattara, qui vient contrecarrer une tendance dans laquelle plusieurs dirigeants africains ont cherché à contourner la limitation constitutionnelle des mandats pour rester au pouvoir.
"C'est un sentiment de respect pour sa décision de ne pas se présenter", a déclaré Pascal Affi N'Guessan, un ancien dirigeant du parti FPI de Gbagbo. "Nous devons lui accorder du mérite."
On s'attend à ce que M. Ouattara soutienne son premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, dans sa course à la présidence, bien que certains de ses alliés craignent que Gon Coulibaly n'ait pas le charisme nécessaire pour mener une course efficace.
Il n'est pas certain que Gbgabo puisse se présenter. Il a été acquitté l'année dernière par la Cour Pénale Internationale de La Haye de crimes contre l'humanité pour son rôle dans la guerre civile, mais il reste en Europe dans l'attente d'un appel de l'accusation.
Dans son discours, M. Ouattara a également annoncé plusieurs propositions de révision de la constitution mais a insisté sur le fait qu'aucune d'entre elles ne serait utilisée pour exclure des rivaux de l'élection présidentielle, comme le craignent certains membres de l'opposition.
ivorycoasttribune.com