L'ancien président de l'assemblée nationale et chef de la rébellion des Force Nouvelles appelle l'armée ivoirienne à se mutiner, à rejoindre l'opposition.

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ABIDJAN  - Le charismatique ancien premier ministre et ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne  a exhorté  l'armée ivoirienne à se mutiner mercredi et  soutenir un gouvernement dissident dit, "Conseil National de Transition" rival, au lendemain d'une élection présidentielle contestée, que l'opposition juge illégale.

Le président Alassane Ouattara a remporté l'élection avec 94% des voix, selon la commission électorale.

Cependant, l'opposition a boycotté le vote, arguant que la candidature de M. Ouattara pour un troisième mandat a enfreint la limite légale de deux mandats et a sapé le processus démocratique du pays.

Des policiers en tenue anti-émeute ont encerclé les résidences de deux des principaux rivaux de M. Ouattara mercredi, après que le gouvernement les ait accusés de sédition pour avoir créé une administration parallèle au mépris de la déclaration de victoire de samedi.

L'impasse a suscité des inquiétudes quant à l'instabilité du premier producteur mondial de cacao, où une guerre civile a fait 3 000 morts en 2010-2011 suite à une élection contestée entre Ouattara et son prédécesseur, Laurent Gbagbo.

Cette saison électorale, plus de 40 personnes sont mortes dans des affrontements.

Guillaume Soro, qui a dirigé les rebelles qui ont porté Ouattara au pouvoir pendant cette guerre, mais dont la relation avec le président s'est détériorée depuis, a publié mercredi soir un message sur Facebook appelant l'armée à rejoindre le gouvernement d'opposition.

"Je vous demande de désobéir aux ordres illégaux et de rejoindre le Conseil National de Transition", a-t-il déclaré. "Nous ne pouvons pas, par peur, permettre la dictature d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire."

On ne sait pas s'il y a eu une réaction à cette déclaration mercredi soir, mais elle en rajoute aux tensions dont beaucoup disent  pourraient contribuer à déstabiliser une région en proie à des troubles politiques.

En Guinée voisine, une crise électorale similaire, au cours de laquelle le président Alpha Condé a remporté un troisième mandat le mois dernier, a provoqué des émeutes qui ont fait des dizaines de morts.

La Guinée a également une limite de deux mandats mais, comme Ouattara, Condé a déclaré qu'un récent changement de la constitution lui a permis de reprendre son mandat.

Claude B. Djaquis

ivorycoasttribune.com mis a jour le 05/11/[email protected]:40