Un tribunal parisien a condamné deux Ivoiriens et un mercenaire biélorusse à la prison à vie pour un attentat à la bombe commis en Côte d'Ivoire il y a plus de dix ans, qui a tué neuf Casques bleus français et un travailleur humanitaire américain.
Le trio a été reconnu coupable d'être à l'origine d'un attentat à la bombe qui a eu lieu près de la ville ivoirienne de Bouaké le 6 novembre 2004. La France a rapidement répondu à l'attentat par une frappe militaire qui a éliminé toute l'armée de l'air Ivoirienne et déclenché des jours de crise grave entre Paris et Abidjan, suivis du massacre de "jeunes patriotes" devant l'hotel Ivoire par des soldats français.
Les trois hommes - les Ivoiriens Patrice Ouei et Ange Gnanduillet, et le Biélorusse Yury Sushkin - ont été jugés par contumace après s'être échappés de prison peu après l'attentat. Sushkin était, temporairement, en état d'arrestation après avoir été détenu par les autorités togolaises, qui ont proposé de le remettre à la France dix jours après l'attentat. Toutefois, les autorités françaises, pour des raisons inconnues, ont suggéré qu'il soit libéré. Les enquêteurs ont suggéré que sa libération avait été demandée par les responsables français de l'époque, car la France se concentrait sur la protection et la protection de ses citoyens en Côte d'Ivoire.
En 2019, trois personnes qui avaient occupé des fonctions politiques de haut niveau au sein du cabinet français pendant l'attentat ont été mises en examen pour n'avoir pas arrêté les suspects et ne les avoir pas jugés. Cependant, un tribunal compétent a refusé de poursuivre cette affaire contre le ministre de la défense de l'époque (Alliot Marie), le ministre de l'intérieur de l'époque (Dominique de Villepin) et le ministre des affaires étrangères de l'époque (Michel Barnier), les trois personnes n'ayant servi que de témoins dans le procès qui a eu lieu ces jours-ci.
Au moment de l'attentat, des responsables français affirmait que le président ivoirien de l'époque, Laurent Gbagbo, avait ordonné l'attaque contre les casques bleus, une allégation qu'il a démentie. Gbagbo a été arrêté en 2011 et tranferé à La Haye pour répondre à des accusations de crimes contre l'humanité. Il a ensuite été innocenté et autorisé à rentrer en Côte d'Ivoire.
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