GAGNOA - Pour violences exercées sur son fils le Pasteur Koné condamné à 10 ans fermes

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    M. Koné M’bénignon, pasteur âgé de 52 ans - Photos /I.T

    Qui l'eût cru? Comme s’il s’agissait d’un délinquant notoire,  M. Koné M’bénignon, âgé de 52 ans, sera privé de sa liberté. Depuis le mardi 29 mars 2022, ce fameux nom se trouve inscrit sur le registre des écroués de la prison civile de Gagnoa. Pasteur Koné M’bénignon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, séjournera pendant 10 ans dans le monde carcéral.

    Cette peine infligée par le tribunal de première instance de Gagnoa, est-elle raisonnable ?

    En effet, pendant 29 ans de liens conjugaux avec Yabo Youwa Justine, M. Koné M’bénignon vit au quartier Sokouradjan, père de cinq (5) enfants et fondateur de la Mission Evangélique Internationale de Jésus-Christ (MEIJC). Au constat de certains comportements incompréhensibles, des soupçons de pratique de sorcellerie ont vite commencé de peser sur son fils Jezréel âgé d’environ 12 ans. Après plusieurs séances de prières et jeûnes des parents, pour totalement le délivrer de « cet esprit démoniaque », le gamin sera à son tour soumis à des séries de jeûnes. Tout semblait aller pour le mieux  jusqu’au jour où la grand-mère maternelle Djédji Abo Adrienne arrive de Bassam. Celle-ci exigera de partir avec le petit Jezréel qu’elle appelait affectueusement ‘Oppah’.

    Vu l’urgence à vouloir le délivrer entièrement de la sorcellerie, soutenu par son épouse, le bon pasteur s’opposera honnêtement et poliment à la demande de sa belle mère. Car dira-t-il « (…) Le jeûne lui a fait perdre beaucoup de poids. Sinon, il n’y a aucun inconvénient à cela. Mais, nous souhaiterions que Jezréel reprenne sa forme d’abord … » Quoi de plus normal ? Les faits ici, remontent à août 2021. D’un accord commun, elle promettra revenir plus tard chercher son petit fils.

    De Gagnoa, la grand-mère atterrit à Yamoussoukro, chez l’institutrice Tanoé Déborah, épouse Mahan, sa fille et sœur cadette de l’épouse du pasteur Koné.

     La vieille Djédji Abo Adrienne, âgée d’environ 70 ans, serait-elle un être malintentionné qui ne chercherait qu'à nuire à son gendre Koné M’bénignon?

    Tout laisse à le croire. Pour preuve, elle ira mystifier qui voudrait l’attendre par de pieux mensonges. Avec la complicité de sa fille institutrice, les services du centre social de Yamoussoukro saisiront ceux de Gagnoa. Contre toute attente, le pasteur Koné apercevra des agents du centre social de Gagnoa, conduits par Tanoé Etienne, le frère cadet de son épouse. Au cours des échanges avec le chef de fil Kouadio Molière du centre social, il en résulte une plainte de la part de sa belle mère et autres révélant une maltraitance corporelle sur le petit Jezréel. Comme s’il s’agissait de « crèmes trop sucrées » qui écœuraient, tout le monde fut indigné et affligé. Pasteur Koné qui éprouvait une amertume pénible donnera sa version des faits.  Malgré tout, l’on fut surprit de voir la police débarquer chez lui. Le pasteur Koné M’bénignon sera conduit au commissariat de police.

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    Dame Yabo Youwa Justine. L'épouse du Pasteur Koné - Photo/ I.T

    Pour s'enquérir de la réalité, sa tendre épouse se rend immédiatement au commissariat. Dans une profonde stupéfaction, elle sera contrainte de passer derrière les barreaux. « Ce n’est qu’au-delà de 21 heures que j’ai pu respirer l’air de la liberté ». Après avoir établit son procès verbal, pasteur Koné M’bénignon, accusé de violences et voies de faits exercés sur la personne de son fils Djédi Jezréel Owagnin Koné, sera pour  la continuité de l’enquête, déféré devant le parquet de ladite ville. Un mandat de dépôt lui sera délivré par le procureur de la république en direction de son lieu de détention préventive. Devant le tribunal de première instance de Gagnoa, L’homme de Dieu sera jugé coupable des faits qui lui sont reprochés.

    Malheureusement, toutes les explications données de ces faits seront jugées déplorables et blâmables. Dans sa réquisition à la cour pour l'application de la loi relative à l’article 421-1 du code pénal, le ministère public requerra 10 années de prison contre le prévenu pasteur.   KOUTOUBOUYE !

     L'auditoire de la salle d'audience dans un en état de choc après la sentence prononcée par le magistrat président.

    « Le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort, déclare Koné M’bénignon, coupable des faits mis à sa charge. En répression, le condamne à dix (10) années d’emprisonnement et à 500.000 F d’amende. Le condamne au dépens et fixe la contrainte accord au minimum.  « M. Koné, le tribunal vous condamne à dix années d’emprisonnement. Est-ce-que vous acquiescez la décision ou vous avez l’intention de faire appel ? Si vous voulez faire appel, alors, vous avez 20 jours pour le faire. Si vous n’avez pas l’intention de le faire, vous avez 3 mois à compter de l’appel de vos peines pour payer l’amende de 500. 000F à l’état de Côte d’Ivoire. Merci ! Allez-vous asseoir. » Dira le président pour conclure.

    10 ans ! Diantre ! Cette condamnation est-elle éminemment sage ? Cette décision que d’aucuns continuent de juger de trop est sujette à diverses interprétations. En effet, à peine sortie de sa chambre de veuvage, qu’est ce qui pourrait hanter la vision, l'esprit de cette grand-mère pour qu’elle décide de débarquer de Bassam à Gagnoa? Quelle était l’urgence de sa besogne à vouloir coûte que coûte emmener ‘Oppah’ avec elle? Serait-elle chargée d’initier le petit Jezréel aux secrets de la sorcellerie ? En tout état de cause, la vieille Djédji Abo Adrienne semble avoir finalement réussie à mettre « hors de combat » son beau, le pasteur. Selon la maxime : « La langue du détracteur est un feu dévorant, qui sait plaire et briller quelquefois avant de nuire ».

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    Ici, pleurs convulsifs de la soeur cadette du pasteur Koné dans la cours du tribunal. Photo/I.T

    Une condamnation qui laisse une famille éplorée ?

     Dame Yabo Youwa Justine épouse Koné : « Ce qu’on raconte de nous, de mon mari  me dépasse. Que des balivernes. Depuis 29 ans de mariage, nous n’avons jamais eus à payer un fer à repasser. J’ai été surprise d’attendre à la police et au tribunal que mon fils, pendant 7 mois, était soumis à un jeûne. Enchainé et enfermé dans une cabane, on lui passait un fer à repasser sur le corps. En clair, mon fils subissait une maltraitance corporelle par ses parents que nous sommes. A l’analyse, ces informations parvenues du centre social de Yamoussoukro sont de ma mère et de ma petite sœur. Humm ! Nous avons été surpris par des agents du centre social de Gagnoa ainsi que des policiers conduits par mon petit frère Etienne chez nous ici, à domicile. Malgré cette visite inopinée, personne ne peut avouer avoir aperçu mon fils dans une mauvaise posture ou enchainé dans une cabane. Ce jour là, Jezréel qui se trouvait avec son grand frère au salon, regardait la télévision. Aucune trace supposée être cicatrices de brulures de fer à repasser n’a été, jusqu’à preuve de contraire, découvert sur son corps comme feraient croire mes « dénonciateurs ». Certes, on le soumettait à des jeûnes momentanés mais nous n’agissons pas avec méchanceté. Je ne saurai vous dire avec exactitude qui a initié notre fils mais je pu vous confirmer que Jezréel pratiquait la sorcellerie.

    Sa délivrance était opportune. Hélas ! Juste après son veuvage à Bassam, nous fûmes surpris de l’arrivée de ma mère chez nous ici à Gagnoa. Ce, pendant cette période de délivrance de l’enfant. N'est-il pas étrange … Serait-elle venue pour mettre en exécution tout ce qui se (…) ? Elle a toujours clamée son mécontentement du faite que je me sois mariée avec M. Koné. Selon elle, pourquoi devrais-je me marier avec un nordiste alors qu’elle souhaitait me voir avec quelqu’un du sud comme elle. Elle a même osé dire à ma grande fille : « je n’ai jamais voulu que ta mère se marie à ce monsieur. C’est mon mari qui l’a accepté. Maintenant qu’il n’est plus … » exprimera dame Koné. Dans son entendement, son mari pasteur qui, dans une complète ignorance de droits, a, dans un esprit totalement spirituel et biblique, décidé d’agir ainsi. « Hélas ! On aura tout spéculé sauf, cette peine de 10 ans.

    Qu'allons-nous devenir ? S’interroge-t-elle. « J’implore toujours la miséricorde de Dieu afin que l’on revoie, réexamine la situation sous toutes ses facettes. Par la force des choses, nous voilà abandonnés dans une maison de 37 000 FCFA, le mois. Affecté par cette condamnation, notre fils Koné Tofangui Jonathan, en classe de Tle A, décide de surseoir à son examen. Tout simplement, sur 180 000 FCFA, il n y a eu personne pour solder les 50 000 F de sa scolarité. Vont-ils devenir des vagabonds qui erreront ça et là dans les rues ? … hum ! Je ne pense pas que le désir des magistrats est de créer voire d’accroître les vices dans la société » soulignera épouse Koné tout en priant la clémence du tribunal. Que vaut une tante institutrice et son mari professeur qui éprouvent de difficultés à rembourser 30 000F empruntés à leur protégé élève ? Sachant bien que cette somme était destinée à la scolarité de Koné Tofangui Jonathan.

     Tanoé Etienne, pourra-t-il subvenir concrètement aux besoins du petit Jezréel ?

    Quel sera le sort du couple Bohui Yika Thiery dit Ali et  Ballié Yohou Marie Laure qui, après avoir exercé des violences sur leur fille jumelle de 10 ans, l’ont tuée et enterrée clandestinement dans les broussailles? Après leur arrestation, demeurent-ils en détention préventive ? Ont-ils été innocentés par le tribunal ?

    Néanmoins, il ya lieu de se demander quelles étaient les preuves matérielles prouvant la sorcellerie dont était accusé Oppah ?

    Nous reviendrons sur ces questions épineuses.

     AKOTO G. 19/06/2022

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