GAGNOA - Affaire «Mourante, une Infirmière déclarée positive au Covid-19 refoulée par le médecin chef du service de réanimation»

Les propos narquois, détestables et éhontés du Directeur du CHR

Mr Pierre N’gou DIMBA, Ministre de la santé. Photo d'illustration/G.Akoto

Ce scandale dû au covid-19 dont a été victime une infirmière d’état,  continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Pour éclairer la lanterne de nos lecteurs et l’opinion nationale, Ivory Coast tribune a  approché le directeur du CHR.

Celui-ci, loin de s’apitoyer sur le sort de la malade, ne trouvera par ailleurs aucunement aberrant qu’en détresse respiratoire et mourante, cette dernière soit refoulée par le médecin chef Kobéna Norbert.

Maxime Adou, Directeur du Centre Hospitalier Régional (CHR-Gagnoa) avec qui nous avons pris langue récemment se dédit et se contredit : « Une malade en détresse respiratoire, on est obligé de la prendre en REANIMATION. Je tombe des nuits ! Ici, c’est moi qui ouvre les portes. Je suis le chef de tous les services donc c’est moi qui dis, on fait où on ne fait pas. » Selon la maxime, « À chacun sa vérité ».

Adou Maxime : « Le problème du covid-19, est un problème national d'une extrême urgence. Un des acteurs clés, c’est le Directeur Départemental Boukalo, qui est pratiquement dans la gouvernance et en est le coordinateur. (…). Au niveau technique, il y a ce qu’on appelle, l’équipe d’intervention rapide qui est toujours gérée par le district sanitaire. Nous, on ne fait que du curatif. (…). Ici, notre point focal, c’est docteur Sébré,  mon médecin chef. Il est le responsable de la gestion des pathologies infectieuses. Il est toujours aux urgences médicales. (…) Normalement, en 14 jours, la maladie à coronavirus doit pouvoir disparaitre toute seule (…)

Jusqu’à présent, on n’a pas encore eu de cas de complication. Je vous ai dis que le covid, c’est tout juste une infection. C’est un problème infectieux qui est viral (…). C’est comme un rhume banal …. Tu tousses, tu prends des médicaments. Donc, c’est symptomatique. Normalement, ça doit pouvoir passer après 10 à 15 jours. Ça doit pouvoir finir. (…) Pour le cas de Gagnoa, il n’ya pas de décès lié au covid. Si, il n’y a pas eu de phase de complication, c’est qu’il n’y a pas eu de phase de décès. Non ! On n’a pas de phase de complication. Parce que, s’il y a une phase de complication, on va prendre cette phase là en réanimation. Pour le moment, ce n’est pas encore le cas. Une personne « malade » qui se retrouve en détresse respiratoire, on est obligé de la prendre en réanimation ».

 I.T : Avez-vous des cas d’infection parmi le personnel soignant de votre hôpital ? 

 Adou Maxime : « (…) Au niveau du corps médical, … il y a en qui font la maladie. D’autres sont guéris. D’autres sont en phase de guérison. Comme tout autre cas. On prélève tous ceux qui ont des signes. Est-ce que vous comprenez ? On prélève tous ceux qui ont de signes. Je crois, à ce que je sache, il ya des secrets aussi qu’on ne peut pas. Je dis de façon générale. A Gagnoa, il y a des cas positifs. Dans ces cas positifs là, il y a aussi le personnel de la santé. Certaines personnes de la santé qui sont positives qu’on a pu détecter. Mais, jusqu’à présent, nous n’avons pas de phase de complication. Nous sommes toujours dans nos phases de contrôle des cas contacts (…). Donc, il n’y a pas de complication qui puisse entrainer un décès. Mais, n’empêche que nous nous préparons à cette éventualité parce que quand on regarde le gradient de décès en Côte d’Ivoire, pour le mois seulement d’Août qui est passé à 25%, nous devons nous  préparer à tout.

 I.T : Vous disiez qu’une malade qui se retrouve en détresse respiratoire, « doit être admise en réanimation ». Pourtant, il semblerait que les portes du service de réanimation seraient fermées. Du moins,  l’une des malades en détresse respiratoire et presque mourante aurait été refoulée à la porte dudit service. Qu’en dites-vous ? N’est ce pas que cela prête à bien des commentaires ?

(Surpris) Adou Maxime : « Les portes sont fermées à des malades du covid-19 ? Là, je tombe des nues. Là, je tombe des nues». En sus, dira-t-il : « Ici, c’est moi qui ouvre les portes. Je suis le chef de tous les services donc, c’est moi qui dis, on fait ou on ne fait pas. (..), c’est pourquoi je suis un peu étonné. Maintenant, peut-être que… Je suis entrain de réfléchir. Je vois où vous voulez en venir (…). C’est une de mes collègues, je crois bien qui a été positive. Et puis elle avait un problème de détresse respiratoire ».

I.T : Exactement.

Adou Maxime : « Un problème de détresse respiratoire. Et je ne pense pas que le service lui soit fermé. Je vous ai dis que le covid là, ça se guérit seul. Ici, on a une plate-forme de prise en charge covid. (…). Le problème que vous êtes entrain de poser, c’est un problème ponctuel qui n’a rien (...). C’est une détresse respiratoire. Nous qui sommes praticiens, moi je suis docteur Adou, je suis médecin. Nous posons un protocole. Quand quelqu’un est en détresse respiratoire et qu’il a besoin d’oxygène, on le lui donne. Vous voyez, quand on veut lui donner de l’oxygène, ça ne veut pas dire que c’est en réanimation. Je ne sais pas si vous me comprenez ? (…) Vous, je touche du bois, vous-pouvez avoir un souci … . La respiration, elle est un peu lente, on peut vous aider en vous donnant de l’oxygène. Ok ! Je pense que, avec la collègue, c’est ce qui a été fait. Donc, on lui a donné de l’oxygène ».

I.T: Où et dans quel service a-t-elle été oxygénée ?

 Adou Maxime : « Au CHR. On lui a donné de l’oxygène en médecine. Puisqu’elle est venue aux urgences des médecines ».

I.T: Jusqu’à preuve de contraire, vous dites ne pas avoir eu connaissance de ce que Mme Amon Viviane, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, aurait été refoulée par le médecin chef du service de réanimation ?

Adou Maxime : « Non ! Vous voyez, vous êtes un enquêteur. Lorsque vous avez pris rendez-vous, il faut que l’ordre du jour soit clairement défini. Vous voyez que je suis un médecin et je suis le Directeur. Quand vous me parlez de covid-19, je vous donne des informations d’ordres générales. Je pense qu’il aurait été bon, bienséant lorsque vous êtes arrivé, de me présenter l’ordre du jour clairement.  Par exemple, M. le Directeur, on n’aurait appris que l’une de vos collaboratrices malade du covid-19 n’aurait pas été reçue dans vos services (…)

Là, vous allez piocher sur des informations que j’ai dis d’ordres générales pour venir vous scotcher sur ce que vous êtes entrain de faire ressortir (…). Vous voyez que c’est maintenant que je vois votre ordre du jour en bonne et due forme ? Personnellement, je ne suis pas du tout d’accord pour la procédure. Et là, ce n’est pas bienséant. » Avant de poursuivre.

« Voilà ! Ma collaboratrice, elle est malade, je la soigne. Jusqu’à présent, c’est moi qui la traite. Depuis ses examens, jusqu’à ce qu’elle soit positive, jusqu’à ce que je l’oxygène, jusqu’à ce que je la surveille. Il peut y avoir une plainte qui est posée. C’est vrai. Mais, en aucun moment, on a refusé ce dont vous êtes entrain de parler. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’un malade qui a un problème de covid-19, qui arrive au CHR, parce que, ne parlez pas de service mais vous parlez du CHR et ce malade là, il est refoulé. Ce malade, il n’est pas refoulé mais il est pris en charge. Et il est pris en charge par des médecins. Il serait mieux, de façon pratique, puisque vous voulez en savoir plus, d’approcher  celui qui est habilité à soigner les malades du covid et poser des questions à docteur Sébré.

 Maintenant, je vous dis quelque chose. La prise en charge des malades covid répond à une procédure. Je vous ai dit que jusqu’à preuve de contraire, nous ne sommes pas encore rentrés dans une phase de complication (…) Quand la personne, elle est déclarée positive au covid, on l’isole. Elle n’est pas avec des personnes qui ne sont pas encore déclarées covid. Nous avons une plate-forme de prise en charge covid qui n’est pas encore fonctionnelle, mais nous faisons en sorte qu’il y aient des salles disponibles au cas où, puisse que la coupe a commencé à monter. Au cas où il y a des problèmes respiratoire, qu’on ne les mélange pas avec ceux qui sont déjà là-bas. Sinon, tout le monde sera covid et ce n'est pas ce qu’on cherche. Donc, on prend des dispositions transitoires pour le cas ponctuel (…)

Comme on a pas de bouteilles d’oxygène, on l’isole et on l’oxygène. Et ça, c’est la procédure… Maintenant, s’il y a problème de personnes entre le personnel, ça, il les réserve au directeur qui les manage ; qui met les points sur les ‘I’ dans son fonctionnement de service. Voici ce que je peux vous dire pour ce cas là, qui est une gestion de gouvernance que nous sommes entrain de gérer.

Si vous, vous-êtes déclaré covid, je dois vous isoler. Ça, c’est la procédure. Il vaut mieux ne pas vous déclarer covid ! Ne rentrez pas dans certaines rumeurs. (…) A ce que je sache, aucune plainte, puisse que c’est moi qui gère la coordination. C’est moi qui dis oui ; fais ceci, fais cela. C’est moi qui ai dis à ma collaboratrice… tu n’arrives pas à respirer, viens. Il y a assez de monde actuellement en Réa ? On fait comment ? Il y a de l’oxygène la bas ? (…) Ouvrez un lit là-bas, oxygénez- là. Préparez l’ambulance. Demain matin, on l’évacue sur Abidjan. Mais écoutez, ce sont des dispositions que nous prenons. (…) 

Dans toutes gestions, les problèmes de gestions et autres, ce sont des problèmes de gouvernance que nous, on essaie de canaliser, de gérer. Le gars là, il m’a parlé mal, il ne m’a pas salué. Lui-même, il ne veut pas qu’on rentre dans son service… Ça, ce sont des problèmes de personnes qui n’entrent pas dans la gestion médicale de l’hôpital. (…) Soit, il y a une plainte qui est posée en bonne et due forme et on cherche à régler ça. Soit, il y a des informations que vous voulez prendre, on vous les donne. Soit il y a des conseils et suggestions que vous nous donnez pour améliorer notre système. Ça, je suis d’accord avec. Je pense que je vous ai suffisamment éclairé la-dessus ».

Ainsi, le Directeur Adou Maxime  nous enverra paître. A quand la suite de notre requête qui date du vendredi 3 Août 2021? N'a-t-on pas coutume de dire que le menteur finit par être rattrapé par ses mensonges ? C’est ce que révèle la sortie scandaleuse du Directeur du CHR de Gagnoa, suite à l’affaire concernant Amon Viviane, infirmière d’état déclarée positive au Covid-19 et mourante qui a été refoulée à la porte du service de réanimation. C’est le lieu d’exhorter ici le ministre Pierre N’gou DIMBA à se pencher sur cette affaire qui met à mal  la bonne gouvernance du président Alassane Ouattara.

Publié par AKOTO G, correspondant régional le 15/10/[email protected]:26

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